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The Godbluff Music.

25 mai 2008

☆ Baba O'riley.

THE WHO - BABA O'RILEY. 1972

Qui peut me dire n'avoir jamais entendu ce titre des Who devenu un titre incontournable dans l'histoire du Rock. Pete Townshend toujours aussi... défoncé.

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9 mai 2008

☆ Greatest Solos Guitar. [?]

CRIM0005

Le Top Cinq des cent plus grands solos de guitare. «Freebird» sans doute "LA" du groupe Lynyrd Skynyrd, avec un solo electrifiant je l'accord, mais de là à pointer au troisième range. «All Along The Watchtower» de Hendrix : Mouais, j'aurais préféré «Purple Haze» ou «Woodstock Improvisation» qui est comme son nom l'indique une impro' durant le festival de Woodstock en 1969.  De plus voir Jimmy Page, célèbre guitariste de Led Zeppelin, en première place est loin d'être honteux, bien au contraire. Mais même remarque, «White Summer» ou encore «Bron-Yr-Aur» aurait été plus judicieux à mon avis. Et à propos du solo de Gilmour, guitariste des Floyd, magnifique. Il fait chanter son instrument comme personne :

«On me surnomme "la guitare chantante de Pink Floyd". C'est vrai que j'ai passé ma vie à essayer d'obtenir de ma Fender Stratocaster toutes les couleurs et les inflexions de la voix humaine. Je voulais détruire l'image insupportable du guitariste électrique qui saoule le public par d'interminables solos nombrilistes truffés de notes et d'effets de style vides de sens. Je me voyais plutôt comme un peintre du son, un fabricant de paysages sonores abstraits. Pour ce faire, j'ai travaillé sur les réverbérations, les notes étirées... La plupart de nos chansons sont nées de mélodies composées sur ma guitare. Elles avaient pour but de créer des atmosphères visuelles, planantes et mystiques. On voulait laisser libre cours à l'imaginaire. On a réussi: le public affirmait "voir" notre musique.» 

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1. Stairway to Heaven // Jimmy Page.

2. Eruption // Eddie Van Halen.

3. Freebird // Collins/Rossington.

4. Confortably Numb // David Gilmour.

5. All Along The Watchtower // Jimi Hendrix.

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[...] Par pur hasard, si on m’aurait confié la tache d'établir un classement des cent plus grands solos de guitare, mon Top Cinq aurait été le suivant:

1. Bron-Yr-Aur - White Summer // Jimmy Page.

 

2. Noonward Race // "Mahavishnu" John McLaughlin.

3. Starless // Robert Fripp.

4.   Apostroph' // Frank Zappa.

5.  Agualung // Martin Barre.

* Brian Eno, Eric Clapton, Jeff Beck, Jimi Hendrix, Mike Oldfield, Steeve Hackett, Eddie Van Halen, Joe Satriani, Robbie Krieger, Ritchie Blackmore, Pete Townsend, Neil Young, Stewe Howe... seraient également de la partie !

8 mai 2008

☆ Hocus Pocus


FOCUS - HOCUS POCUS. 1972

Les années soixante/soixante-dix est une période extrêmement riche au niveau musical, à cette époque on peut entendre de tout et nimporte quoi... la preuve avec ce groupe, Focus groupe de rock progressif hollandais des années soixante-dix, mené par Thijs van Leer et Jan Akkerman. Ce titre "Hocus Pocus" est leur plus grand succés...   

18 avril 2008

☆ Syd Barrett.

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« Au fond de moi, je me sens seul et irréel »

A quoi Syd Barrett, guitariste, compositeur, chanteur et cofondateur du groupe Pink Floyd, a-t-il bien pu penser juste avant de mourir ? A-t-il revécu en accéléré ses quatre décennies d'errances passées dans sa chambre à regarder la télé ? S'est-il revu en 1975, rongé par le LSD, obèse, le crâne et les sourcils rasés ? A-t-il fredonné la mélodie de «See Emily Play», l'une des plus jolies chansons des années 1960 ? S'est-il réjoui de l'influence que sa musique et son apparence ont eue sur David Bowie, The Cure, Echo et the Bunnymen ou Jeff Beck ? Peut-être a-t-il imaginé son épitaphe : ici repose l'homme qui, en 1967, avec l'album The Piper at the Gates of Dawn a inventé le rock psychédélique avec son groupe Pink Floyd (Le nom Pink Floyd résulte de la contraction de ceux de deux bluesmen, Pink Anderson et Floyd Council. Il n'a donc rien à voir avec le flamant rose, contrairement à ce qu'on entend parfois de la bouche d'affabulateurs qui ne savent même pas qu'en anglais flamant se dit flamingo). Peut-être était-il simplement soulagé d'en finir... A moins qu'il ne se soit souvenu de son père, mort quand il n'avait que douze ans, et de «Shine on Your Crazy Diamond», ce titre que lui ont consacré ses anciens compagnons de Pink Floyd sur leur album Wish You Were Here. Leur a-t-il au contraire reproché leurs tubes graisseux d'après son départ, lui que certains considèrent comme le seul génie à avoir jamais officié au sein du groupe ? Ou alors, plus frappé que jamais, s'est-il simplement dit qu'il avait l'air gentil, ce lutin malicieux qui l'emmenait dans l'espace... C'était ça, Syd Barrett : une musique sophistiquée mais enfantine, inquiétante derrière ses hallucinations euphoriques, et un personnage d'autant plus fascinant qu'il n'a jamais répondu aux questions qu'on se pose à son sujet...

16 avril 2008

☆ Rock'&'Roll Star.

Années 50.
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Les prétendants au titre de "créateur" du rock'&'roll sont nombreux : Arthur Big Boy Crudup «That’s All Right, Mama»,Wynonie Harris «Good Rockin’ Tonight», Bill Monroe «We’re Gonna Rock, We’re Gonna Roll», Arthur Smith et le très influent «Guitar Boogie», également, Louis Jordan, Fats Domino, le bluesman Muddy Waters, Hank Snow, Ruth Brown, Les Paul, Hank Williams, Lloyd Price «Lawdy Miss Clawdy», Joe Turner «Shake, Rattle and Roll », les saxophonistes illinois Jacket et Joe Houston, les Dominoes ou encore Johnnie Ray le "chanteur pleureur". C’est toutefois Bill Haley qui reprend dès 1951 le «Rocket 88» de Sam Philips, publié la même année par le label Chess et que d’aucuns considèrent comme l’acte fondateur du rock and roll qui déclenche véritablement le phénomène, avant Fats Domino, Little Richard ou Elvis Presley. Le morceau «Rock Around the Clock», paru en juillet 1954, popularise en effet immédiatement son style énergique, irrépressible appel à la danse et à l’excitation, fondateur de la pulsation rythmique caractéristique du rock'&'roll, puis du rock.

Profitant de ce succès inattendu et sans précédent, les maisons de disque indépendantes s’attèlent à la découverte de nouveaux talents : la compagnie Sun, implantée à Memphis (Tennessee), permet ainsi à Elvis Presley puis Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, Roy Orbison ou encore Charlie Rich, de graver leurs premiers enregistrements. Telle une traînée de poudre, la gloire instantanée et spectaculaire de Presley permet au rock and roll de contredire ses détracteurs et de prendre son véritable envol, suscitant des vocations à travers le monde entier : Tommy Steele, Cliff Richard, Billy Fury, Johnny Kidd ou Vince Taylor en Angleterre. Adriano Celentano, Peppino DiCapri et Little Tony en Italie. Johnny Hallyday ou Richard Anthony en France...

Parallèlement à cette "tornade blanche", dont le rockabilly (genre caractérisé par une batterie marquant résolument l’accent sur les deuxième et quatrième temps de la mesure et une forte amplification des guitares) constitue par ailleurs l’archétype (sur le plan musical). Certains artistes noirs parviennent également au sommet des hit-parades américains : selon le magazine professionnel Billboard, soixante-six chansons de Fats Domino figurent en effet parmi les meilleures ventes du moment, tandis que «Sweet Little Sixteen» et «Johnny B. Goode» de Chuck Berry se classent respectivement aux deuxième et huitième places du même classement, «Good Golly Miss Molly» de Little Richard à la dixième. Passerelle musicale entre deux communautés Blancs et Noirs écartelées par la ségrégation, le rock'n'roll est en outre mal perçu par la société américaine, qui y voit l’expression violente, agressive et dépravée, prenant parfois les allures de provocations délibérées envers un pouvoir conservateur, d’une revendication libéralisante teintée, selon eux, de satanisme et véhiculant un message et une attitude inacceptables.

Années 60.
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The_Beatles

Malgré ces craintes et ces réticences, l’onde de choc provoquée par le rock'&'roll dans la culture occidentale d’après-guerre ne peut être ignorée, puisqu’elle traverse rapidement l’Atlantique; parvenue sur le Vieux Continent, et notamment en Angleterre, la musique rock connaît pendant les années soixante la période la plus faste de son histoire, l’année 1967 couronnée par les premiers albums des Doors, The Doors, et de Jimi Hendrix, le Sergeant Pepper’s Lonely Hearts’ Club Band des Beatles et la "réponse" des Rolling Stones, Their Satanic Majestic Request constituant l’acmé de cette profusion artistique jamais égalée depuis.

Si l’Amérique tente, au début des années soixante, par l’intermédiaire d’artistes privilégiant des harmonies vocales délicates et suaves tels que Ray Charles ou les girl groups, de contrer la montée en puissance d’une musique encore marginalisée — des personnalités telles que Joan Baez, Joni Mitchell ou Bob Dylan, Highway 61 Revisited, représentants du courant folk, parvenant tout de même à faire entendre leurs voix très personnelles , l’Europe connaît en revanche l’avènement de petites formations — guitare, basse et batterie sont désormais préférées aux cuivres et aux claviers — au sein desquelles l’électricité domine, insufflant par là-même une agressivité nouvelle au rock'&'roll devenu rock, soit une musique moins axée sur la danse et perdant de son swing.

En France, les Chaussettes noires et les Chats sauvages sont les premières "idoles", notamment auprès des jeunes particulièrement à l’écoute d’une attitude et d’un message parfaitement en phase avec leurs aspirations progressistes. En Angleterre, dès 1963, la rivalité musicale et culturelle opposant les Beatles aux Rolling Stones (dont le premier album date de 1964) éclipse tous les autres groupes alors en activité ; le rock y trouve en effet l’incarnation parfaite et l’affirmation de deux courants pop et rock, au sens d’une musique plus agressive, arbitrairement mis en opposition et qui progressivement se sont rejoints puis éloignés l’un de l’autre, l’antonymie n’ayant plus véritablement de raison d’être aujourd’hui. Entre 1964 et 1970, la sempiternelle question Beatles ou Rolling Stones ? est pourtant d’une actualité brûlante, les sages mélodies et le look propre des premiers contrastant parfois violemment avec les sons de guitares agressifs, les influences blues et l’attitude délibérément provocatrice des seconds. Il convient toutefois de relativiser ces différences, puisque les Beatles préfigurent le mouvement psychédélique Sergeant Pepper’s Lonely Hearts’ Club Band dès 1967 et enregistrent avec «Revolution» extrait de The White Album 1968, ce qu’il est convenu de considérer comme l’un des morceaux précurseurs du hard rock.

Particulièrement bénéfique en termes de création artistique, cette émulation et ce "duel" artificiel entre deux écoles du rock suscitent en outre d’innombrables vocations, dont témoigne la scène londonienne à partir de 1965. Transformée en Swinging London, la capitale anglaise qui a connu, à l’instar du sud du pays, une véritable "guerre" entre rockers issus du monde ouvrier et mods, pour modernes, originaires de classes sociales plus aisées jusqu’en 1964 environ, devient l’épicentre de la tendance dite pop-rock, qui voit le triomphe populaire des Animals In the Beginning et des Kinks Kinda Kinks,en 1965, des Who The Who Sings My Generation en 1966, des Pretty Things et autres Them emmenés par Van Morrison. Outre-Atlantique, la frénésie anglaise ouvre la voie à des formations telles que les Beach Boys Surfin’ USA en 1963, artisans de la surf music, ou les Byrds Mr. Tambourine Man en 1965, créateurs, au même titre que Bob Dylan, Crosby, Stills, Nash & Young, les Eagles ou Creedence Clearwater Revival Green River en 1969, des courants folk-rock et country-rock, mêlant tradition américaine et sonorités contemporaines.

Succédant à ces formations pop qui ont apporté une nouvelle dimension à l’écriture rock, le blues boom britannique rend hommage, sous la houlette de John Mayall, aux figures légendaires du blues américain de Robert Johnson à B. B. King, en passant par Albert King ou Muddy Waters. Les Yardbirds For Your Love en 1965, de Jeff Beck et Jimmy Page, Free Tons of Sobs, en 1968 et les Bluesbreakers comme Eric Clapton, Peter Green, futur fondateur de Fleetwood Mac ou encore Mick Taylor, futur membre des Rolling Stones après la mort de Brian Jones, se succèdent au poste de guitariste au sein de cette formation devenue légendaire remettent ainsi à l’honneur des canons musicaux oubliés et pourtant fondateurs du rock. La guitare est désormais l’instrument-roi. Eric Clapton est surnommé God, Jimi Hendrix est admiré pour ses talents d’instrumentiste virtuose, et leurs formations respectives, les power trio Cream Disraeli Gears en 1967, et The Jimi Hendrix Experience Electric Ladyland en 1968, écrivent les pages les plus innovantes et influentes de la future grammaire musicale du hard rock. Par leurs riffs tranchants et saturés, leurs sections rythmiques martiales et leurs chants paroxystiques, les Who de Pete Townshend et Led Zeppelin Led Zeppelin I en 1969 contribuent également à l’émergence de cette nouvelle voie dans laquelle s’engouffrent Deep Purple Machine Head en 1972, Judas Priest ou encore Black Sabbath Paranoid en 1971.

San Francisco (Californie) est quant à elle l’épicentre du mouvement hippie dont les Doors, Jefferson Airplane Surrealistic Pillow en 1967, The Grateful Dead Anthem of the Sun en 1968, Frank Zappa Freak Out ! en 1966, Janis Joplin I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again Mama en 1969 et Jimi Hendrix sont les principales icônes. Les grands festivals de rock comme Woodstock et Monterey notamment organisés à cette époque sont l’occasion de grands rassemblements au cours desquels sont célébrées, sur fond de drogues et de contestation, les valeurs de non-violence, de fraternité et de communauté. S’il participe d’une même démarche anticonformiste, The Velvet Underground The Velvet Underground & Nico en 1967 apparaît néanmoins en marge de ce mouvement, tant du point de vue géographique que musical. Originaire de New York, proche d’Andy Warhol, le groupe appartient à la frange avant-gardiste de la vie culturelle de la ville et distille un rock lettré, tour à tour mélodique et expérimental. Moins élitiste, The Velvet Underground est en effet accueilli froidement dans un premier temps, avant de devenir un groupe référence et plus brute, la musique interprétée par MC5 Back in the USA, en 1970 ou les Stooges Raw Power en 1973 préfigure les déflagrations sonores, les déchirements mélodiques et les éructations vocales typiques de l’époque punk.

Années 70.
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Led_Zeppelin

L’année 1970 marque un tournant important dans l’histoire du rock : Jim Morrison, Jimi Hendrix et Janis Joplin, autant de symboles d’une liberté artistique totale, disparaissent au faîte de leur gloire. Le rêve des années soixante est brisé, les illusions perdues, le mouvement hippie s’effrite et le rock va basculer dans une nouvelle dimension, moins spontanée, plus réfléchie. Sur les cendres du mouvement hippie qui a fédéré l’essentiel de la création musicale et artistique à la fin des années soixante, le rock perd son unité malgré l’existence de nombreux styles autonomes, le rock a été traversé par l’esthétique psychédélique et se décline à présent en de multiples sous-genres, autant de véhicules différents d’une musique dont le registre s’étend inexorablement : glam rock extraverti avec T. Rex Electric Warrior en 1971, David Bowie Hunky Dory en 1972), Roxy Music Country Life en 1974. Rock théâtral avec Alice Cooper Killer en 1971, Queen (A Night at the Opera en 1975 ou jazz-rock avec Miles Davis Bitches Brew en 1969, Weather Report Heavy Weather en 1977, Mahavishnu Orchestra The Inner Mounting Flame en 1971.

Les musiques électroniques en sont à leurs balbutiements, le reggae quitte sa Jamaïque natale grâce au charisme de Bob Marley Natty Dread en 1974), le rock sudiste séduit le public américain en remettant à l’honneur des musiques (country et blues principalement) et des discours traditionnels The Allman Brothers Band, Lynyrd Skynyrd, tandis que le disco connaît son heure de gloire à la fin de la décennie grâce à l’œuvre pionnière de Giorgio Moroder, au Français Patrick Hernandez et autres Bee Gees. Les genres se côtoient, se transforment, se succèdent les uns aux autres, disparaissent et renaissent : le rock est entré dans l’ère de l’éclatement.

Si la notion de groupe semble prédominer dans les années soixante-dix et écraser toute concurrence, des artistes ayant opté pour une démarche solitaire apportent toutefois une vision différente du rock, fondée sur une approche éminemment personnelle. Au-delà de ses excentricités vestimentaires et de son attitude aux connotations sexuelles ambiguës, David Bowie apparaît au fil de ses albums comme l’une des personnalités les plus originales, iconoclastes et avant-gardistes du rock  The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars en 1972, Station To Station en 1976, Low en 1977, Scary Monsters en 1980. Sur les traces de Bob Dylan, Tim Buckley et Scott Walker, Nick Drake Pink Moon en 1972 ou Neil Young Harvest, en 1972 perpétuent une veine folk-rock caractérisée par une exigence accrue de textes signifiants. L’héritage de la protest song de la fin des années soixante est à cet égard capital. Entre musique et poésie, Leonard Cohen délivre, sur des arrangements minimalistes, une musique épurée au service de textes sombres et habités, tour à tour résignés, nostalgiques ou douloureux. Les Américains Bruce Springsteen Born To Run en 1975, Jackson Browne Late For the Sky en 1974, James Taylor JT en 1977 proposent quant à eux une description réaliste de l’Amérique, ses rêves et ses désillusions, à la fois ironique et désabusée. Qu’ils interprètent un rock brut ou une pop plus édulcorée et commerciale, ces artistes privilégient l’honnêteté et la vérité aux dépens de l’apparence.

Poursuivant les expérimentations sonores et musicales inaugurées à la fin des années soixante, les Pink Floyd Dark Side of the Moon en 1973, figure majeure du rock progressif étirent le format traditionnel des chansons rock, utilisent de nouveaux instruments (synthétiseurs principalement)et créent des atmosphères planantes et irréelles qu’ils retranscrivent fidèlement lors de gigantesques concerts. De même, des artistes et des formations tels que Can, par ailleurs représentant du kraut rock allemand, à l’instar de Kraftwerk, pionniers de la musique électronique ou Klaus Schulze, Soft Machine Third en 1970, Peter Gabriel et Genesis The Lamb Lies Down on Broadway en 1974, Yes Fragile en 1972, Robert Fripp et King Crimson Lark’s Tongue in Aspic en 1973, Brian Eno Ambient 1: Music For Airports en 1978, Mike Oldfield Tubular Bells en 1973, etc... partagent une même démarche visant à extirper le rock de son carcan formel et à le confronter à d’autres formes d’expression artistique: théâtre, danse, mime, etc...

Le hard rock poursuit son développement dans les années soixante-dix : Aerosmith Toys in the Attic en 1975, Kiss Dressed To Kill en 1975, Van Halen Van Halen, en 1978, AC/DC Highway To Hell en 1979, Judas Priest Stained Class, en 1978 ou encore Scorpions In Trance en 1975 délaissent les bases musicales qui ont présidé à la naissance du genre une décennie auparavant au profit d’une mise en valeur d’éléments extra-musicaux spectaculaires avec les vêtements, maquillages, pochettes de disques, décors de concerts. Ces formations de rock progressif et de hard rock, associées à d’autres groupes au talent reconnu, Queen, Rolling Stones, The Who notamment, s’installent dans le paysage musical et jouissent d’une popularité grandissante acquise à la faveur de ventes de disques massives et de tournées attirant un public toujours plus nombreux. Toutes contribuent, parfois malgré elles, à une banalisation de l’esprit et du discours rock, qui apparaissent désormais plus empruntés et stéréotypés, moins sincères et ne participant plus d’une nécessité absolue de révolte.

«Anarchy in the UK» hurlent les Sex Pistols dans leur album Never Mind the Bollocks, Here’s the Sex Pistols  en 1977 : le punk est né, révolte totale, aussi intense que violente, contre l’ordre établi, qu’il soit politique, social ou culturel. Reposant sur une musique délibérément agressive et peu construite et sur une attitude provocatrice vêtements, langage, le punk critique et remet tout en cause pêle-mêle, le pouvoir des maisons de disques, la période disco, le rock progressif condamné pour sa prétention, la bourgeoisie, etc... crache littéralement son dégoût de la société et clame son pessimisme quant à un futur incertain : no future est sa devise et destroy est son principal mot d’ordre. En Angleterre, les Clash se montrent aussi percutants et dérangeants que les Sex Pistols, même si leur album London Calling en 1979 délivre un message contestataire plus structuré. Les Damned Damned en 1977, Sham 69 ou les Buzzcocks  jouent les rôles secondaires, tandis qu’aux États-Unis, sur les traces d’Iggy Pop, des New York Dolls et de Patti Smith, Television, les Ramones Rocket To Russia en 1977, les Talking Heads Talking Heads: 77 en 1977 ou encore les Dead Kennedys Fresh Fruit For Rotting Vegetables en 1980 expriment également leur rage et leur frustration. Si la reformation très médiatique des Sex Pistols en 1995 a montré les limites d’une révolte de jeunesse sincère mais rapidement éclipsée par l’émergence de nouvelles aspirations, l’esprit punk perdure aujourd’hui encore par l’intermédiaire de musiciens iconoclastes évoluant le plus souvent dans l’ombre et réfractaires à tout système comme les Béruriers Noires en France, par exemple.

Années 80.
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David_Bowie

Désormais adulte, le rock s’est installé au cours des années soixante-dix dans un rythme de croisière que les punks anglais ont fait voler en éclats. Les années quatre-vingt s’ouvrent donc sur la promesse rapidement déçue d’un recommencement. Si le terme new wave désigne aujourd’hui essentiellement la période 1981-1984, il convient de noter son utilisation première pour décrire, dès la fin des années soixante-dix, des artistes tels que Joe Jackson, Elvis Costello ou encore The Police, qui apportent un souffle nouveau au rock, une troisième voie par leur approche différente de la musique et de la composition. Dans un contexte de crise économique lourd de conséquences sociales, des formations rock apparaissent qui remettent en cause à leur tour le discours punk des années précédentes : la révolte cède la place à une résignation et à un pessimisme relayés dans un premier temps par des groupes estampillés post-punk comme Wire Chairs Missing en 1978, Siouxsie and the Banshees The Scream en 1978, The Fall Dragnet en 1979, Stranglers, Killing Joke, musicalement encore proches des constructions simples, directes et agressives de leurs glorieux aînés Clash, Damned et autres Sex Pistols, puis par des groupes new wave dont la démarche est sous-tendue par une sorte d’esthétique du désespoir. Joy Division Closer en 1980 et The Cure Faith en 1981 en sont les parangons : privilégiant des atmosphères le plus souvent froides créées par des lignes de basse omniprésentes, des guitares aériennes, des nappes de synthétiseurs aériennes et des rythmes implacables de régularité, les musiciens de cette tendance évoquent sans détours, mais non sans une certaine retenue dans la forme, les aspects les plus désespérés de la condition humaine, se piquant parfois de références littéraires dûment sélectionnées. Autour de ces deux satellites gravitent de multiples sous-genres, parfois caricaturaux : new wave-rock avec U2 à ses débuts, Echo and the Bunnymen, new wave-pop The Smiths, pop synthétique avec OMD, Depeche Mode, Tears For Fears, Simple Minds première période, puis Talk Talk, Eurythmics, cold wave avec Bauhaus, new wave gothique avec The Sisters of Mercy, new wave atmosphérique avec Cocteau Twins, Dead Can Dance. La new wave essaime en outre partout en Europe, notamment en France où la scène rennaise fait figure de pionnière Marc Seberg, Étienne Daho à ses débuts.

La création de la chaîne de télévision MTV aux États-Unis constitue l’un des événements majeurs de l’histoire du rock. Les plus pessimistes y voient immédiatement une grave menace de banalisation et de perte de qualité. les Buggles ne chantent-ils pas «Video Kills the Radio Stars ?» David Bowie et son Let’s Dance en 1982 constituent une parfaite illustration de ce phénomène : certains titres de l’album, relevant d’une qualité musicale déclinante à l’aune des chefs-d’œuvre passés, formatés pour le passage sur les ondes autrement dit faciles  à écouter, bénéficient d’une rotation en boucle. C’est l’apogée du rock FM, négation de l’esprit pionnier et frondeur qui avait présidé à la naissance des radios libres. Toto, Foreigner, Huey Lewis and the News, Madonna, Kim Wilde, Paul Young, Nick Kershaw figurent parmi les représentants les plus emblématiques de cette tendance. La tendance générale est alors à l’excès, confirmée par la signature de contrats faramineux, des ventes de disques exponentielles le Thriller en 1982 de Michael Jackson s’est vendu à quelque 40 millions d’exemplaires à travers le monde et des concerts toujours plus gigantesques au cours desquels les artistes se mettent en valeur et la musique s’efface derrière des effets spectaculaires. Le rock est un succès commercial sans précédent et devient l’objet de toutes les convoitises : les publicitaires notamment s’emparent de cette musique jeune et branchée apte à favoriser la vente de tout type de produit. Certains artistes décident alors de mettre leur image et leur notoriété au service de causes humanitaires qu’ils défendent soit lors de concerts-événements tels que le Live Aid en 1985 ou au cours de tournées organisées par des associations comme Amnesty International. Cependant, d’aucuns émettent immédiatement des doutes quant à la sincérité de cette démarche qui permettrait selon eux de promouvoir les artistes concernés aux dépens de la cause qu’ils défendent. L’impact musical de cette ouverture vers de nouveaux horizons essentiellement géopolitiques est néanmoins non négligeable : les musiciens de rock s’intéressent désormais à d’autres cultures et intègrent le résultat de leurs investigations et découvertes à leur propre démarche artistique. Peter Gabriel est l’un des pionniers de ce mouvement, par l’intermédiaire de son label Realworld au sein duquel évolue notamment Youssou N’Dour. David Byrne du groupe Talking Heads et le guitariste Ry Cooder optent également pour ce métissage. Toutes les musiques du monde ont dorénavant droit de cité.

Véritable lame de fond, le mouvement alternatif rejette les nouvelles aspirations universelles et humanitaires du rock, jugées malhonnêtes, intéressées et dangereuses en termes de création artistique, et prône un retour à des valeurs d’indépendance et de liberté tant artistiques que financières. Sur les traces de labels tels que 4AD ou Creation en Angleterre, les maisons de disques New rose et Danceteria renouvellent le rock français de l’intérieur : des formations telles que Bérurier noir, Ludwig Von 88, la Mano Negra, les Négresses vertes et Noir Désir privilégient désormais une attitude détachée des impératifs commerciaux qui ont prédominé dans la première partie des années quatre-vingt. De nombreuses formations comme Pixies, R.E.M., The Church, The Replacements, The Feelies, The Go-Betweens, Pavement, etc... sont engagées par de petits labels qui leur offrent une chance de se faire connaître ; en cas de réussite, leur contrat est le plus souvent racheté par une maison de disques plus importante. La notion de rock indépendant ne possède alors plus la même signification, puisque ces groupes disposent d’un réseau de promotion et de distribution de type industriel, inaccessible aux structures de petite taille. En marge du rock, ce vent de liberté profite aux musiques électroniques, contraintes depuis leur émergence aux États-Unis puis en Angleterre de la techno à l’acid-house de s’épanouir dans la clandestinité. En 1987, le Summer of Love  consacre un début de reconnaissance accordée à une nouvelle tendance fondée sur une musique écrite sur ordinateur et sur une communauté d’artistes revendiquant l’anonymat et d’auditeurs reléguant la notion de culte voué à un musicien ou un groupe au rang de souvenirs. Du single «Blue Monday» de New Order aux albums psychédéliques des Happy Mondays, le rock est contaminé par les musiques électroniques.

Années 90.
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Nirvana

De nouveau mis à mal par l’intrusion de l’argent et une médiatisation à outrance, le rock a parfois perdu son âme et s’est souvent caricaturé au cours des années quatre-vingt. Toutefois, une fois encore, le renouvellement permanent des artistes et des tendances s’est avéré salutaire. À l’aube des années quatre-vingt-dix, le rock doit faire face à un nouveau défi : comment garder son identité face à la multiplication de ses formes d’expression. La parution du Nevermind de Nirvana en 1991 éclabousse le monde du rock par sa violence à la fois latente et explosive et sa spontanéité. Promu chef de file du mouvement grunge, le chanteur Kurt Cobain symbolise malgré lui le cynisme et le désespoir de la Generation X (enfants du mouvement hippie résignés et profondément déçus par la société moderne) ; adopté par les médias, qui jugent son image parfaitement en phase avec son temps, il met fin à ses jours en 1994, au faîte de sa gloire, en signe de refus d’une éthique de vie réfutant toute véritable liberté individuelle et détruisant inexorablement tout anticonformisme. Sur les traces de Nirvana et du label Sub Pop, des groupes tels que Mudhoney, Smashing Pumpkins, Soundgarden, Alice in Chains, ou encore Pearl Jam, contribuent à la consécration d’un mouvement dont les influences revendiquées ont pour nom Iggy Pop et Neil Young. Parallèlement, la noisy pop apparaît en Angleterre, emmenée par My Bloody Valentine, Slowdive, Ride ou Lush, soit autant de formations marquées par l’approche radicale adoptée par The Jesus and Mary Chain dès 1985 ; enveloppées par des murs de guitares fuzz saturées à l’extrême, les voix et les mélodies se frayent difficilement un chemin au cœur d’un puissant tourbillon sonore. Aux États-Unis, le groupe Sonic Youth, figure de proue de la no wave expression utilisée en réponse ironique à la new wave, se plaît à martyriser les sons et à manipuler les canons du rock en les déviant de leur trajectoire naturelle.

L’histoire du rock est jalonnée de disparitions, de transformations et de renaissances. La brit pop en est l’une des illustrations les plus emblématiques : influencées par la pop des années soixante (Beatles, Kinks) autant que par la new wave du début des années quatre-vingt, profitant par ailleurs d’importants progrès technologiques permettant de recréer d’anciennes sonorités à l’identique ou d’en développer de nouvelles, des formations telles que Oasis Definitely Maybe en 1995 ou Blur Parklife en 1994, fers de lance d’un mouvement apparu au début des années quatre-vingt-dix, The La’s, The Stone Roses, The Auteurs, The Charlatans UK, Supergrass, James, Suede, The Verve ou Radiohead obtiennent un succès considérable, créé et stimulé pour partie par la presse musicale britannique, très friande de nouveautés et de sensationnalisme.

Le rock des années quatre-vingt-dix est également marqué par un vent de nostalgie dont profitent des formations et des genres démodés et oubliés depuis de nombreuses années ou considérés. Après les années soixante et soixante-dix remises à l’honneur au cinéma (The Doors d’Oliver Stone, 1991) ou par l’industrie du vêtement, les années quatre-vingt, la new wave et sa branche synthétique notamment, bénéficient d’un retour en grâce orchestré selon un processus immuable articulé autour de compilations-hommages. À l’instar du jazz et de la musique classique, le rock est également confronté à la délicate question de la diffusion et de l’accès à la musique sur Internet. La multiplication des sources(gratuites pour la plupart jusqu’à présent) implique en effet une redéfinition de la rémunération des auteurs-compositeurs et interprètes. Certains artistes comme David Bowie et Daft Punk en tête proposent des morceaux en ligne, toutefois l’ensemble des catalogues des grandes maisons de disques n’était toujours pas disponible. En termes de création musicale, les nouvelles technologies révolutionnent l’écriture rock proprement dite, comme en témoigne par exemple l’album Kid A en 2000 de Radiohead, parfaite illustration du traitement moderne réservé aux canons du rock. De même, l’approche minimaliste et intellectuelle des formations et artistes appartenant au courant post-rock Tortoise, Labradford, Mogwai, Mark Hollis, David Sylvian, etc... apparu pendant la seconde moitié des années quatre-vingt-dix, montre dans quelle mesure le rock peut aujourd’hui encore, cinquante ans environ après la découverte d’Elvis Presley dans un petit studio du sud des États-Unis, revendiquer son identité et sa légitimité en tant que genre musical, certes éclaté, mais vivant.

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The Godbluff Music.
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